15 août 2013

Comme les autres ?



Je me demande encore si mon rêve est si différent de celui d'une autre femme dont le désir de créer une famille devient de plus en plus essentiel dans sa vie. Si notre famille sera comme les autres ou pas. Je ne me souviens pas avoir eu l'impression d'inventer une nouvelle forme de famille, ni de douter qu'elle soit légitime.

Pour moi, c'était la seule façon de pouvoir l'imaginer. Donc elle avait sa raison d'être, elle serait belle parce que rêvée. Elle serait belle parce qu'à l'image de ce que j'espérais. J'avais ce rêve, assez secret, de rencontrer le Papa de mes enfants loin des tumultes de mes relations amoureuses. De partager avec lui l'envie d'être entourée de nos enfants mais de ne pas vivre tous les deux ensemble. De laisser de la place pour d'autres envies. Et surtout que ma famille ne soit pas le résultat d'une équation complexe composée de ma vie amoureuse et de mon désir d'enfants. Trop compliqué pour moi, trop de variables à prendre en compte. Je sais que beaucoup y parviennent, je ne doute pas du tout que cela puisse fonctionner.

Tous ces bébés, toutes ces nouvelles familles autour de nous depuis quelques mois me le rappellent. Ils sont heureux, me transmettent leur bonheur et me donne très envie de créer la mienne. Mais ma façon de voir la vie, ma personnalité, mon histoire sont autant d'éléments qui peuvent sans doute expliquer pourquoi mon désir d'enfant n'était possible qu'avec un ami. Et ma vie amoureuse avec un amoureux. Finalement c'est assez simple. 


Plus tard, j'apprendrai qu'il y a même un mot pour le dire : la coparentalité. Pour moi, pas vraiment besoin de mot différent pour le dire parce que je ne sens pas que notre famille soit à ce point différente qu'elle doive se targuer d'un qualificatif. 

Plus tard, c'est quand je t'ai rencontré mon Citron. Quand tu m'as parlé de toi et de tes projets dans la vie. Quand tu m'as dit "sache que". Quand, bien avant ce 5 juillet 2012 on regardait d'autres familles dans la rue, on se parlait de la façon dont on voudrait vivre la nôtre. Sans oser dire que ça pourrait être la même. 

Avant notre rencontre, j'aurais pu en parler à mes amis gays. Mais pour deux d'entre eux, en couple, ces conversations que j'entamais sur l'envie de famille, n'ont jamais fait résonner un désir d'enfant. Ils y pensaient mais pas avec leur vie d'alors. Donc pas de place pour mon projet. Donc pas d'envie de leur demander.

Mais je continuais à me dire que ce serait possible. 

Et puis il y a eu le jour des thés glacés.

Citronelle

1 commentaire:

  1. Deux parents qui s'aiment et désirent un enfant: c'est vrai, pourquoi rajouter cet étrange 'co' à la parentalité?

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